14 et 15 octobre

Un week-end avec le cinéma portugais

 

Paulo Rocha, du cinema novo (1963/1966) à LÎle des Amours (1978/1984)

 

Deux temps dans l’œuvre de Paulo Rocha


Ce 3ème week-end de cinéma portugais à Villedieu-Cinéma poursuit, par étapes, l’exploration du cinéma portugais, visant à en identifier la richesse comme la singularité.

Après un premier rendez-vous, le 3 juin 2018, qui rassemblait des œuvres diverses, alors récentes (Lettres de la guerre, d’ Ivo M. Ferreira, La Vengeance d’une femme, de Rita Azevedo Gomes et L’Usine de Rien, de Pedro Pinho), ce fut un week-end, les 14 et 15 octobre 2019, qui sétait appliqué, avec quatre films (Porto de mon enfance, Visite ou Mémoires et Confessions,
Non ou la Vaine Gloire de Commander et Val Abraham), à ouvrir une « double porte d’entrée » dans l’œuvre du maître du cinéma portugais que fut Manoel de Oliveira (1908-2015).

 

Ce week-end des 14 et 15 octobre 2023 s’intéressera à Paulo Rocha (1935-2012), autre grande figure du cinéma portugais.
Paulo Rocha fut un des cinéastes centraux, et pionniers (avec Les Vertes Années, en 1963), du groupe générationnel dit du cinema novo qui, tout en voyant dans « lexception Manoel de Oliveira », à partir de 1930, le grand exemple (solitaire) de résistance esthétique et éthique aux contraintes que la dictature salazariste fit peser sur le cinéma comme sur le pays, se donne
dans les années ’60 le programme de faire sortir le cinéma portugais du grand marasme où il était tombé dans les années ’50

 

En 4 films, on montrera deux temps de l’œuvre de Paulo Rocha (qui sest développée entre 1963 et 2012, année de sa mort):

 

- Le temps de l’affirmation de ce « cinéma nouveau », au début des
années ’60, avec ses deux premiers longs-métrages : Les Vertes Années

(1963) et Changer de Vie (1966).


C’est le temps où Paulo Rocha partage avec d’autres compagnons de route (Fernando Lopes, Alberto Seixas Santos, Antonio-Pedro Vasconcelos et quelques autres) cette aventure générationnelle (ils sont tous nés dans les années ’30) qui fut aussi celle de leur producteur commun, Antonio da Cunha Telles.


-
Le temps du cinéma moderne portugais des années ’70 et ’80, qui,
confiant dans les ressources du plan-séquence, et sous l’influence du geste
anticipateur d’Oliveira dans L’Acte du Printemps en 1963, s’engage dans un double mouvement croisé :

1/ d’interrogation du Portugal et de son rapport au monde (déjà présente dans le cinema novo, en jouant métaphoriquement avec les limites de la censure, mais avivée par l’événement du 25 avril 1974 et la chute du salazarisme, car désormais libérée de cette censure) ... pensée du Portugal qui, chez Paulo Rocha, spécifiquement, passera par une liaison profonde au Japon et à sa culture qu’il connaissait parfaitement, ainsi qu’au rapport (qui fut singulier, en Europe) du Portugal avec le monde extrême-oriental.

2 /de dialogue du cinéma avec les autres arts (théâtre, littérature, peinture, opéra), dans un mouvement très caractéristique de la modernité cinématographique européenne des années ’70 et ‘80.

 

D’où la projection de son grand œuvre (« opera ») L’Île des Amours (1978-1982) et aussi celle du L’Île de Moraes (1984), film qui fut, deux ans après, réalisé par Paulo Rocha en forme de « retour » sur son engagement dans cette vaste entreprise

                                                          Jacques Lemière

 

« Paulo Rocha est le réalisateur portugais que jestime le plus, en raison de sa finesse et de la délicatesse de sa sensibilité » Manoel de Oliveira

 

Propos tenus dans son film autobiographique (à diffusion posthume)

Visite, ou Mémoires et Confessions, 1982,

lannée même où Paulo Rocha achève LÎle des Amours

 

 

« Je ne veux me laisser vaincre ni par une hypothèse rationaliste ni par une hypothèse irrationaliste.
Ni déclarer la réalité impénétrable par aucune stylistique ni aucune théorie, ni avoir des explications toutes faites.

Si par hasard je réussis, si je m’en sors ... il me faudra être extrêmement inquiet et
flexible, parce que j’arriverai pour chaque tournage, chaque jour, à chaque scène,

avec plusieurs hypothèses de travail, contradictoires,

et ce que les acteurs feront sera le plan d’épreuve de ces différentes hypothèses.

Et si je réussis, ce sera moderne.

Il n’y a pas d’autre définition préalable de ce qui est moderne.

Être moderne, c’est être fidèle au moment qui passe.

Avec ce qu’il contient d’ouverture et de fermeture »

Paulo Rocha

 

« Être fidèle au moment qui passe »
Propos recueillis par Jacques Lemière à Lisbonne, 28 octobre 1998

pour la publication Paulo Rocha

Catalogue de la rétrospective de son oeuvre à Lille, décembre 1998

(Ed. Cineluso, pour la connaissance du cinéma portugais et Une certaine idée du cinéma, Le Fresnoy)

 

 

 

 

 

Samedi 14     18h

 

Les vertes années

 

 

 

 

 

 

 

Samedi 14    21h

 

Changer

de vie

 

 

 


 

 

 

 

Dimanche 15    10h

 

L'île de Moraes

 

 

 

 

 

 

 

Dimanche 15    14h30

 

L'île des amours

 

 

 


 

 

Copies numérisées et restaurées par

la Cinémathèque Portugaise-Musée du Cinéma

 

Remerciements particuliers à José Manuel Costa

et Sara Moreira

Entre les films, nous vous proposons de partager le repas du samedi soir et / ou du dimanche midi.        

     télécharger le bulletin de réservation


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