Samedi 3 mars

Journée spéciale de rencontre avec Jean-Louis Comolli.

 

Jean-Louis Comolli ne pourra malheureusement pas être présent parmi nous. C’est donc avec nos autres invités (Patrick Leboutte, Alice Diop, Xuân-Lan Guyot) que nous vous proposons de partager sa réflexion sur le cinéma.

 

« Exercer, face aux images et aux sons, un sens critique fut de tout temps    une étrange lubie. Un flirt impossible », écrivait Serge Daney. Ce flirt impossible, nourri à la fois d’une croyance citoyenne en la capacité du cinéma à dire le monde et d’une défiance sans condition à l’égard de cet art, devenu industrie du spectacle dans le marché mondial des images, Jean-Louis Comolli le poursuit, avec fidélité, engagement et passion, depuis de nombreuses années : comme critique (de 1962 à 1978 aux Cahiers du cinéma, dont il fut le rédacteur en chef entre 1966 et 1971) ; comme cinéaste de fiction (avec notamment ces deux très beaux films que sont La Cécilia, en 1976, L’Ombre rouge, en 1981), puis de documentaires (il en a réalisé à ce jour plus d’une trentaine dont la remarquable série sur la vie politique marseillaise) ; et enfin comme essayiste (il a publié en 2004  Voir et pouvoir , magnifique recueil de textes écrits entre 1988 et 2003). 

José Moure - Les lettres françaises - octobre 2009( l'intégralité de l'article )

 

Jean-Louis Comolli a prolongé cette réflexion sur le cinéma dans son nouvel ouvrage paru en 2009 :  Cinéma contre spectacle .

 

écouter Jean Louis Comolli sur France-Culture

 

lire Jean-Louis dans "Le blog documentaire"

10 h

Face aux fantômes

En 2007, Sylvie Lindeperg publiait « Nuit et Brouillard, un film dans l’histoire », aboutissement d’une longue réflexion sur l’œuvre de Resnais. (…)  Je connaissais et appréciais Sylvie Lindeperg et son travail depuis des années. L’idée de la filmer en action (…) m’a tout de suite attiré. Dans ce film comme dans son livre, mais cette fois au moyen des images et des sons, Sylvie Lindeperg interroge les influences complexes qui ont conduit à la réalisation de Nuit et brouillard et ont pesé sur son destin. Avec elle, la pratique artistique, et ce film en particulier, sont vus en tant qu’analyseurs des contradictions d’une époque. Mais il ne s’agissait pas de « reconstituer ». Nous avons voulu actualiser le geste et le regard historiens. Les filmer ici et maintenant. Les images d’archives des camps de concentration et des centres de mise à mort reprises dans Nuit et Brouillard posent toujours les questions de leur légitimité, de la souffrance qu’elles portent, du défi qu’elles présentent aux désirs comme aux possibilités de voir. S’agissant de la destruction des juifs d’Europe, ces questions sont brûlantes.  Jean-Louis Comolli

 

14 h 30

La vraie vie dans les bureaux

L’action se passe à la Caisse d’Assurance maladie de l’Ile-de-France, la CRAMIF ; d’octobre à décembre 1992, dans les services « Invalidité » et « Tarifications accidents du travail », ainsi qu’au courrier, au pool dactylo et aux archives. Cette « vraie vie » n’est rien d’autre que la vie réelle, bien réelle, huit heures par jour dans les bureaux de celles qu’on a appelées les « O. S. du tertiaire ». Femmes d’abord, embauchées jeunes, sans avoir pour la majorité d’entre elles changé de case, sans autre espoir que l’illusion de l’espoir, sans autre perspective pour les plus agiles que d’aménager un peu, si peu, le temps et l’espace de leur travail.
Essentiellement composé d’interviews, que ponctuent de longs travellings dans le dédale des couloirs et des différents services administratifs, ce passionnant reportage « in situ » donne la parole à ces employé(e)s anonymes, qui évoquent, avec enthousiasme, humour ou amertume, leur travail et leur vie quotidienne dans les bureaux.

 

La vraie vie dans les bureaux a fait l'objet d'une sortie en DVD dans un coffret aux éditions Montparnasse. la critique sur Critikat.com

 

La projection sera suivie d'un temps de réflexion approfondie avec nos  invités.


20 h 45

On ne va pas se quitter comme ça

La Boule Rouge est l'un des derniers bals-musette en activité à Paris au début des années 80.
Ce bal -avec chanteuse et orchestre- est fréquenté chaque après-midi par une petite foule d'hommes et de femmes qui se définissent eux-mêmes comme des "danseurs", "drogués" à la danse. Pour la plupart d'entre eux, tout a commencé avant-guerre, dans les bals de leur jeunesse et des faubourgs parisiens du Front populaire. Mais le bal, hier et aujourd'hui, est d'abord une suspension du temps historique au rythme des trois temps de la valse-musette. Au bal, on ne vieillit pas, on tourne dans une éternelle jeunesse, on poursuit infatigablement cet absolu du rêve qui troue toute vie : la rencontre du grand amour.
Kiki et ses amies, semaine après semaine, renouvellent la promesse du coup de foudre. Et l'accordéon colore cette inlassable recherche de ses accents déchirants.

La projection sera suivie d'un débat avec Patrick Leboutte.

 

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