du 26 mars au 30 avril,

en lien avec le film de Benjamin Serero

présenté vendredi 8 à 18h15,

 

exposition photographique de Philippe Bazin,

 

Face à faces

© Philippe Bazin

 

Face à faces

 

Photographies de Philippe Bazin

 

  Au regard politiquement éduqué, la photographie ouvre ce champ libre où toute intimité cède la place à l'éclairement des détails.

 Walter Benjamin, Petite histoire de la photographie, 1931.
 

Alors que Philippe Bazin travaillait dans une maison de retraite, la mort d'un patient dont il n'arrivait plus à mémoriser le visage fut le déclencheur du passage à l'enregistrement photographique. Le cadrage de cette proximité avec la face et le visage augmentée de l'usage de la lumière du flash annulaire produit cet effet de présence radicale, d'auscultation éblouie d'autrui.

 

De la naissance à la mort, l'ambition du travail photographique de Bazin est universaliste dans sa volonté de montrer, à travers les visages des gens ressaisis dans différentes institutions, la condition des hommes contemporains. Si ce projet artistique se réfère évidemment à August Sander, il résulte aussi de lectures qui ont concerné entre autres Balzac, George Orwell, Fernand Deligny ou encore Michel Foucault.

 

L'institutionnalisation généralisée de tous les moments de l'existence a transformé la vie des hommes au vingtième siècle, créant après la seconde guerre mondiale une situation inédite. Le monde médical y a pris une part importante, faisant naître et mourir les gens à l'hôpital. Mais aussi la crèche, l'école, l'armée, l'usine, la prison, la maison de retraite, etc... semblent organiser un parcours où tous les moments de l'existence peuvent être pris en charge.

 

Ce travail photographique se veut donc critique de cette transformation, l'outil de cette critique passant par une forme extrêmement décidée comme le souligne Georges Didi-Huberman :

 

Si Philippe Bazin réussit à produire des images où le recadrage et l’attention portée sur le visage contestent bien l’encadrement institutionnel et l’anonymat des corps qu’il suppose, alors on peut dire que ses choix de cadre sont des choix politiques.

 

Ce projet artistique veut confronter le spectateur à l'Autre en réinscrivant son visage dans la mémoire collective alors qu'il est souvent oublié dans ses marges. Philippe Bazin cherche, dans un geste de résistance, à se réapproprier la dimension solidaire d'une existence qu'on nous promet solitaire.

 

 

© Philippe Bazin

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