Un monde perdu
10 courts métrages documentaire réalisés entre 1954 et 1959 dans le Sud de l’Italie
de Vittorio de Seta
Durée : 1h40
Véritables témoignages du temps passé, ces œuvres exceptionnelles réalisées avec peu de moyens placent le réalisateur entre le documentarisme de Robert Flaherty et le cinéma anthropologique moderne de Jean Rouch. Qu’il s’agisse de paysans, mineurs, pêcheurs ou bergers, Vittorio De Seta s’accorde à saisir le dur labeur des métiers ancestraux avec lyrisme et au rythme des chants populaires.
Samedi 15 avril 10h00
rencontre avec Vincent Sorrel
Dix courts-métrages ont imposé Vittorio de Seta comme un des plus grands cinéastes de la géographie humaine, dix documentaires réalisés en artisan, entre 1954 et 1959, dont il assurait seul toutes les étapes : production, prise de vues, montage, sonorisation. Tous sont filmés sur la magnifique pellicule Ferraniacolor, sublimant les couleurs en touches quasiment picturales, et la plupart le sont en Cinémascope, mettant en scène sans commentaire (un parti-pris radical pour l’époque), accompagnés seulement des bruits du travail ancestral et des mélodies des chants populaires, pêcheurs, bergers, paysans et ouvriers mineurs des terres arides de l’Italie du Sud, de la Sicile, de la Sardaigne ou de la Calabre, sa région natale. Tournant le dos au folklore, à l’anecdote, au décoratif, de Seta filme les gestes et les corps en relation intime avec les lieux qui les font vivre, comme autant d’apparitions sacrées portant le témoignage et la trace d’une culture populaire immémoriale dont il pressent l’imminente et inéluctable disparition. Tout comme celle de Cecilia Mangini, sa contemporaine, la filmographie de Vittorio de Seta, longtemps tombée dans l’oubli, représente la face cachée du néoréalisme italien, révélant un ambitieux projet documentaire fortement teinté d’expérimentations visuelles et sonores. Patrick Leboutte
retour à l'accueil retour à la page Doc, Doc, Doc 2023