Dimanche 10 avril  15h

La projection sera suivie d'une rencontre avec Patrick Leboutte et le sociologue Jacques Lemière qui reviendront sur l'apport de Jean-Louis Comolli à la pensée du cinéma documentaire

Nicolas Philibert s’est frayé en trois décennies de films documentaires un chemin exceptionnel dans les salles de cinéma, contribuant grandement à la reconnaissance du geste documentaire comme expérience cinématographique à part entière. Dans un entretien confraternel avec le cinéaste et essayiste Jean-Louis Comolli, il expose son itinéraire depuis ses débuts en 1970 auprès de René Allio, l’échange étant ponctué de brèves citations visuelles. Comolli met en scène ce dialogue complice dans un jardin enchanteur. La lumière estivale s’accorde avec l’œuvre de Philibert qui pénètre dans de multiples univers avec la même attention généreuse à l’existence des plus fragiles, au travail des petites mains. Qu’il soit dans un musée (La Ville Louvre), une institution psychiatrique, celle-là même qui vit Jean-Denis Bonan faire ses début (La Moindre des choses), une école de campagne, la Maison de la radio ou un zoo (Nénette), Philibert promène sur le monde un regard fraternel et bienveillant mais non dénué d’humour. Avec Nicolas Philibert, hasard et nécessité, Jean-Louis Comolli perpétue une longue et belle tradition, soit l’heureuse habitude prise par des cinéastes de faire le point sur leur propre travail en filmant d’autres cinéastes reconnus par eux comme des compagnons de route ou des maîtres. Tel fut ainsi le principe de la célèbre série des Cinéastes de notre temps, initiée par André S. Labarthe et Janine Bazin, avec les réussites passionnantes que l’on sait et que Comolli enrichit lui-même de quelques portraits mémorables (de Pierre Perrault, Miklós Jancso, Youssef Chahine et Roberto Rossellini, notamment). Par leur humilité, la puissance de leur parole et la qualité de leur écoute, Comolli et Philibert, en duo, en compères, nous livrent ici une vibrante défense et illustration de la nécessité du geste documentaire comme antidote aux mises en scène médiatiques de plus en plus grossières. Patrick Leboutte

A lire aux éditions Verdier

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