L'école des fous
1967... 2019
Durée : 0h32
Mathieu-fou
1967... 2020
Durée : 0h17
Dimanche 10 avril 10h
Cinéaste prolixe, mais aussi enseignant à l’IDHEC (il y fonda le collectif de cinéma militant « Cinélutte »), plasticien et écrivain, l’activité artistique de Jean-Denis Bonan, foisonnante et déployée sur tous les terrains, a toujours été débordante. A 80 ans, elle n’est pas prête de s’arrêter. En plus de 80 films, alternant allègrement documentaire et fiction, voire mêlant l’un à l’autre, son œuvre, injustement ignorée dans les Histoires du cinéma, sut toujours allier engagement politique, vision de la société (la psychiatrie est un de ses thèmes récurrents) et audaces formelles. L’an dernier, la Cinémathèque de Tunis, sa ville natale, lui consacrait une vaste rétrospective tout comme récemment la Cinémathèque de Toulouse. Compagnon de route de Doc, doc, doc, entrez (il fut déjà notre invité en 2019), nous avons décidé à nouveau de l’honorer avec la présentation de deux films rares, récemment restaurés. Occasion de nous entretenir avec lui des relations entre documentaire et fiction. Patrick Leboutte
L’école des fous Une expérience unique, singulière et inclassable, filmée à la clinique de la Borde à Cour-Cheverny, près de Blois, durant l’hiver 1967. Les « fous », les acteurs de ce film, ne se considèrent pas comme malades. Ils disent juste « Le monde ne va pas bien ». Dépossédé de son film, Jean-Denis Bonan en reprend le montage cinquante et un an après le tournage.
Mathieu-fou L’amour, un peu, beaucoup, passionnément à la folie… Une libre évocation d’un fait divers des années 1960. Un film sur les fêlures de la passion, qui navigue entre roman-photo, illustrations et mélodrame. Mathieu est amoureux de Muguette mais Muguette est mariée à Forin. Et si Forin brûlait ?
Tourné en 5 jours dans un coin perdu de la Sologne, avec une caméra Caméflex 35 mm et naturellement sans un sou, Mathieu fou est le deuxième film du prolifique Jean-Denis Bonan. Il raconte l’histoire d’une jeune femme tôt violée qui accepte de se marier sans passion avec un riche fermier voisin avant de s’éprendre de l’employé de ce dernier. L’affaire se dénouera dans le sang comme on peut s’en douter. Un petit air de Maupassant, une sauvagerie d’inspiration surréaliste, un poème en images dédié à l'amour fou, de l'écriture automatique où le moindre geste instruit le suivant. Immédiatement censuré, le film ne circula que sous le manteau jusqu’à ce qu’en 2010 la Cinémathèque Française et les Archives Nationales du Film redécouvrent cette œuvre emblématique de l’esprit des années 68.
aller plus loin : rencontre avec Jean-Denis Bonan sur France-Culture
Jean-Denis Bonan présentera également ses publications récentes dont la dernière publiée aux éditions de l'Institut du Tout-monde
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