LE CINÉMA DE MAI 68 : AFFAIRE A SUIVRE.

 

 

 

"On ne conteste jamais réellement une organisation de l'existence sans contester toutes les formes de langage qui appartiennent à cette organisation. La forme doit correspondre au contenu", écrivait Guy Debord en 1959. Manière de dire que, dans le cinéma documentaire en particulier, esthétique et réflexion politique sont souvent indissociables ; façon d'affirmer aussi qu'on ne contredit pas un pouvoir, quel qu'il soit, en usant du même langage audiovisuel que lui. Ces réflexions de Guy Debord, développées ensuite par Jean-Louis Comolli, définissent idéalement "le cinéma de mai 68" si l'on veut bien entendre par là non les films réalisés après coup, à grand renfort d'images d'archives, mais ceux tournés au cœur même des événements et des luttes qui s'ensuivirent par quelques poignées de techniciens (cameramen, monteurs, preneurs de son) désireux de passer à l'acte, de servir la cause du peuple et de s'affranchir des règles de l'industrie. Le cinéma de 68 fut d'abord un geste de libération : appel d'air pour la parole, sortie des fonctions assignées, subversion des rapports hiérarchiques, en un mot cinéma libre de droit et propriété de tous ; autrement dit ce qui nous manque. Et si politiquement la parenthèse ne respira que l'espace d'un printemps, au cinéma la séquence dura 15 ans, de la naissance du groupe Medvedkine (1967, à Besançon) jusqu'aux rives du mitterrandisme (1981), faisant apparaître le principal chaînon manquant entre la naissance du cinéma direct (Rouch, Perrault, Ruspoli) et l'éclosion de ce que, dès le début des années 1980, on appellera le documentaire de création.

 

En compagnie de Jean-Denis Bonan, cofondateur de l'ARC et de Cinélutte, acteur majeur de cette période, je reviendrai sur ce chapitre, sans doute le plus méconnu de l'histoire du cinéma français. Nous vous présenterons en cette occasion quelques films rares, voire inédits, affirmant la possibilité d'un cinéma d'autodéfense voire de désobéissance audiovisuelle dont nous pourrions bien avoir besoin prochainement : pour la suite du monde.   Patrick Leboutte

 

 

 

Dimanche 8 avril  14 h 30

 

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